Médecine physique et de réadaptation
L’Association canadienne de médecine physique et de réadaptation Last updated: août 2020
-
L’infection des voies urinaires chez un patient cathétérisé est considérée comme une « infection urinaire compliquée ». Cette classification peut toutefois être trompeuse et inciter les professionnels de la santé à traiter excessivement les infections des patients cathétérisés. Il est généralement recommandé de ne traiter les blessés médullaires qui présentent une bactériurie qu’en présence de symptômes. Plus précisément, selon le Consortium de 2006 pour l’élaboration de lignes directrices en médecine médullaire à l’intention des professionnels de la santé, le diagnostic d’infection urinaire du patient blessé médullaire doit satisfaire à trois critères : 1) bactériurie importante, 2) pyurie et 3) signes et symptômes d’infection urinaire.
Sources :
Consortium for Spinal Cord Medicine. Bladder management for adults with spinal cord injury: a clinical practice guideline for health-care providers. J Spinal Cord Med. 2006; 29(5):527‑73. PMID : 1949036.
Hsieh J, et coll. Spinal Cord Injury Rehabilitation Evidence: Bladder Management Following Spinal Cord Injury, version 5.0. 2014 [En ligne]. Accessible ici (consulté le 26 sept. 2016).
Nicolle LE, et coll. Infectious Diseases Society of America guidelines for the diagnosis and treatment of asymptomatic bacteriuria in adults. Clin Infect Dis. 1er mars 2005; 40(5):643‑54. PMID : 15714408.
-
La prescription du repos au lit est courante pour une panoplie d’états médicaux. L’alitement prolongé entraîne des changements cardiovasculaires, respiratoires, musculosquelettiques et neuropsychologiques importants. Les effets négatifs comprennent la thromboembolie, la pneumonie, l’atrophie musculaire et le déconditionnement physique. Beaucoup de ces effets commencent dans les jours qui suivent l’alitement, mais les conséquences peuvent être plus durables. Par exemple, pour ce qui est des thromboses veineuses profondes et des embolies pulmonaires aiguës, le repos au lit n’a aucun effet sur le risque de nouvelle embolie pulmonaire. Par ailleurs, on sait également que recommander de rester actif plutôt que de se reposer au lit en cas de lombalgie aiguë entraîne des améliorations fonctionnelles en plus de réduire la douleur. Il est donc important de limiter le repos au lit autant que possible.
Sources :
Adler J, et coll. Early mobilization in the intensive care unit: a systematic review. Cardiopulm Phys Ther J. Mars 2012; 23(1):5‑13. PMID : 22807649.
Aissaoui N, et coll. A meta-analysis of bed rest versus early ambulation in the management of pulmonary embolism, deep vein thrombosis, or both. Int J Cardiol. 11 sept. 2009; 137(1):37‑41. PMID : 18691773.
Castelino T, et coll. The effect of early mobilization protocols on postoperative outcomes following abdominal and thoracic surgery: A systematic review. Surgery. Avril 2016; 159(4):991‑1003. PMID : 26804821.
Dahm KT, et coll. Advice to rest in bed versus advice to stay active for acute low-back pain and sciatica. Base de données des révisions systématiques Cochrane. 16 juin 2010; 6:CD007612. PMID : 20556780.
Stuempfle K, Drury D. The physiological consequences of bed rest. Journal of Exercise Physiology. Juin 2007; 10(3):32‑41.
Ressources connexes :
Guides d’information pour les patients : Le repos au lit pour soigner une douleur du bas du dos : Quand devient-il excessif?
-
Les analgésiques d’ordonnance se sont révélés capables de soulager efficacement la douleur. Mais, on a également identifié un certain nombre d’événements indésirables découlant de ces médicaments. Bien que la réduction de la douleur soit un indicateur important des résultats pour les patients, ces derniers accordent aussi beaucoup de valeur à l’amélioration de leur état fonctionnel et de leur qualité de vie. L’ajout d’analgésiques d’ordonnance n’améliore pas toujours l’état fonctionnel voire le contrôle de la douleur. Il y a également un risque important d’accoutumance à long terme. Le professionnel de la santé doit absolument travailler avec le patient afin de fixer des objectifs de traitement, réévaluer régulièrement la douleur et l’état fonctionnel ainsi que réduire progressivement ou arrêter le médicament si possible ou en présence d’effets indésirables.
Sources :
Chapman JR, et coll. Evaluating common outcomes for measuring treatment success for chronic low back pain. Spine (Philadelphie, Pa; 1976). 1er oct. 2011; 36(21):S54‑68. PMID : 21952190.
Chou R, et coll. Medications for acute and chronic low back pain: a review of the evidence for an American Pain Society/American College of Physicians clinical practice guideline. Ann Intern Med. 2 oct. 2007; 147(7):505‑14. PMID : 17909211.
Friedman BW, et coll. Naproxen With Cyclobenzaprine, Oxycodone/Acetaminophen, or Placebo for Treating Acute Low Back Pain: A Randomized Clinical Trial. JAMA. 20 oct. 2015; 314(15):1572‑80. PMID : 26501533.
Harned M, et coll. Safety concerns with long-term opioid use. Expert Opin Drug Saf. Juill. 2016; 15(7):955‑62. PMID : 27070052.
Houry D, et coll. Announcing the CDC guideline for prescribing opioids for chronic pain. J Safety Res. Juin 2016; 57:83‑4. PMID : 27178083.
-
La lombalgie compte parmi les principales causes d’incapacité avec une prévalence à vie de 40 %. L’imagerie de routine pour une lombalgie en l’absence de symptômes de signaux d’alarme ne change pas les résultats cliniques, y compris la douleur, l’état fonctionnel, la qualité de vie et la santé mentale. Les signaux d’alarme comprennent, notamment les déficits neurologiques graves ou progressifs et les situations où l’on soupçonne la présence d’états sous-jacents graves comme l’ostéomyélite. Il n’y a pas de différence au niveau du plan de traitement global entre les groupes lorsque l’on compare l’imagerie précoce et l’imagerie tardive pour une lombalgie non spécifique. L’imagerie peut entraîner « l’étiquetage » des patients, l’exposition au rayonnement et des interventions effractives inutiles.
Sources :
Chou R, et coll. Imaging strategies for low-back pain: systematic review and meta-analysis. Lancet. 7 févr. 2009; 373(9662):463‑72. PMID : 19200918.
Gilbert FJ, et coll. Low back pain: influence of early MR imaging or CT on treatment and outcome–multicenter randomized trial. Radiology. Mai 2004; 231(2):343‑51. PMID : 15031430.
Jarvik JG, et coll. Association of early imaging for back pain with clinical outcomes in older adults. JAMA. 17 mars 2015; 313(11):1143‑53. PMID : 25781443.
Srinivas SV, et coll. Application of “less is more” to low back pain. Arch Intern Med. 9 juill. 2012; 172(13):1016‑20. PMID : 22664775.
Ressources connexes :
Guides d’information pour les patients : Les examens d’imagerie pour les douleurs au bas du dos : À quel moment devez-vous passer ces examens?
-
Après la stabilisation initiale et le contrôle de la pression intracrânienne, le recours aux benzodiazépines à la phase aiguë de la lésion cérébrale traumatique doit se limiter à des indications médicales précises telles que le sevrage de l’alcool. Dans des modèles animaux de lésions cérébrales traumatiques aiguës, les benzodiazépines ont été associées au ralentissement ou à l’arrêt du rétablissement. De plus, les benzodiazépines entraînent des effets indésirables sur la cognition et peuvent causer une dépression respiratoire, une agitation paradoxale et une amnésie antérograde. Les interventions non pharmacologiques sont un élément essentiel de la prise en charge de l’agitation après une lésion cérébrale traumatique. Les bêtabloquants, tels que le propranolol, sont les agents pharmacothérapeutiques de première intention et les anticonvulsivants peuvent également être utilisés pour réduire les comportements d’agitation.
Sources :
Goldstein LB. Prescribing of potentially harmful drugs to patients admitted to hospital after head injury. J Neurol Neurosurg Psychiatry. Juin 1995; 58(6):753‑5. PMID : 7608684.
Lombard LA, et coll. Agitation after traumatic brain injury: considerations and treatment options. Am J Phys Med Rehabil. Oct. 2005; 84(10):797‑812. PMID : 16205436.
Rao V, et coll. Aggression after traumatic brain injury: prevalence and correlates. J Neuropsychiatry Clin Neurosci. Automne 2009; 21(4):420‑9. PMID : 19996251.
Schallert T, et coll. Recovery of function after brain damage: severe and chronic disruption by diazepam. Brain Res. 30 juill. 1986; 379(1):104‑11. PMID : 3742206.
Zafonte RD. Treatment of agitation in the acute care setting. J Head Trauma Rehab. 1997; 12(2):78‑81.
-
Le dégagement du canal carpien est un traitement très efficace du syndrome du canal carpien. Les professionnels de la santé qui envisagent de diriger leur patient en chirurgie devraient savoir qu’un bon résultat chirurgical est avant tout associé à des résultats positifs à la fois aux tests cliniques et aux études électrodiagnostiques. En effet, les études électrodiagnostiques et les tests cliniques combinés sont un meilleur prédicteur du résultat chirurgical que l’un ou l’autre pris isolément. Les examens préopératoires pour déterminer la gravité du problème de conduction nerveuse sont également plus efficaces pour prédire le temps requis pour la résolution du problème et le degré de résolution des symptômes.
Sources :
Basiri K, et coll. Practical approach to electrodiagnosis of the carpal tunnel syndrome: A review. Adv Biomed Res. 17 févr. 2015; 4:50. PMID : 25802819.
Bland JD. Do nerve conduction studies predict the outcome of carpal tunnel decompression? Muscle Nerve. Juill. 2001; 24(7):935‑40. PMID : 11410921.
Fowler JR, et coll. Pre-operative electrodiagnostic testing predicts time to resolution of symptoms after carpal tunnel release. J Hand Surg Eur Vol. Févr. 2016; 41(2):137‑42. PMID : 25770901.
Keith MW, et coll. Diagnosis of carpal tunnel syndrome. J Am Acad Orthop Surg. Juin 2009; 17(6):389‑96. PMID : 19474448.
Ono S, et coll. Optimal management of carpal tunnel syndrome. Int J Gen Med. 30 août 2010; 3:255‑61. PMID : 20830201.
-
L’Association canadienne de médecine physique et de réadaptation a établi la liste de ses six recommandations pour le programme Choisir avec soin dans le cadre d’une démarche sur une période d’un an. L’Association a invité des groupes d’intérêts spéciaux à lui proposer des questions pertinentes pour la campagne Choisir avec soin. À la suite d’un premier tri, l’Association a choisi 23 questions, puis a invité l’ensemble de ses 385 membres à les classer par ordre d’importance. Le comité de direction de l’Association a ensuite choisi la liste finale des six questions parmi celles mieux classées au sondage national. À son congrès annuel en mai 2016, l’Association a présenté les six questions et l’explication sommaire ainsi qu’une revue des écrits aux membres avant de procéder à l’approbation de la liste.
Prescrire des opioïdes avec soin
Cette campagne vise à réduire les préjudices associés à la prescription d’opioïdes en encourageant les discussions ré échies entre les professionnels de la santé et les patients.
Le repos au lit pour soigner une douleur du bas du dos
Quand devient-il excessif?
Les examens d’imagerie pour les douleurs au bas du dos
À quel moment devez-vous passer ces examens?