Choisir avec soin et action climatique
Réduire les examens, traitements et interventions inutiles, pour le bien de la patientèle et de la planète.
Le secteur de la santé est responsable de près de 5 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) à l’échelle planétaire. Ces émissions proviennent d’une variété de sources, qu’on pense par exemple aux déchets médicaux générés durant la prestation des soins, aux gaz nocifs libérés durant certaines interventions, ou encore aux processus à forte intensité de carbone utilisés durant la fabrication des produits pharmaceutiques et d’autres produits de soins de santé.
Chaque examen, traitement ou intervention évitable est donc une occasion de contribuer à la santé de notre patientèle et de la planète. En éliminant les pratiques qui n’ajoutent aucune valeur aux soins, non seulement vous évitez les risques associés à la surutilisation, mais vous protégez aussi l’environnement. C’est là que résident les avantages connexes de Choisir avec soin.
La réduction des examens, traitements et interventions inutiles peut profiter à la planète de multiples façons :
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Les médicaments ont une incidence sur l’environnement du début à la fin de leur cycle de vie, de la production à l’élimination en passant par le transport et l’utilisation. La fabrication pharmaceutique requiert souvent des produits chimiques, de l’énergie et de l’eau. Enjeu majeur : les produits pharmaceutiques s’accumulent dans les plans d’eau par contact avec des excréments humains et animaux et les procédés d’élimination déficients. Dans certains cas, les usines de traitement des eaux usées ne sont pas équipées pour extraire ces composés; des résidus pharmaceutiques persistent donc dans les rivières, les lacs et la nappe phréatique.
Les antibiotiques, l’un des types de médicaments les plus souvent distribués, sont souvent prescrits pour des infections virales malgré leur inefficacité prouvée contre les virus. La surutilisation, combinée à l’accumulation d’antibiotiques et d’autres antimicrobiens dans l’environnement, contribue à l’antibiorésistance. Cela peut mener à l’émergence de superbactéries – des bactéries qui ont acquis une résistance aux antibiotiques – une situation qui rend la lutte contre les futures infections bactériennes plus difficile, voire impossibles.
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Les examens superflus peuvent contribuer aux émissions de GES par l’utilisation d’équipement, la consommation d’énergie et d’eau, les procédés de fabrication et la production de déchets.
Avec 1,2 million d’analyses effectuées chaque jour au Canada, les laboratoires représentent une part importante du système de santé. Les analyses nécessitent du matériel à usage unique –, éprouvettes, seringues et pipettes –, et les installations elles-mêmes sont très énergivores en raison de leur utilisation d’équipement spécialisé et leurs systèmes de ventilation et de contrôle de la température. Certes, beaucoup de ces analyses sont nécessaires, mais certaines sont prescrites machinalement ou automatiquement alors qu’elles sont inutiles. Les analyses de laboratoire superflues peuvent aussi générer des résultats faussement positifs et mener à des examens, à des interventions, à des aiguillages et à des traitements additionnels, ce qui accroît davantage les émissions de carbone.
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Les interventions inutiles nuisent à l’environnement parce qu’elles génèrent un volume additionnel de GES, consomment des ressources et de l’énergie, et génèrent des déchets.
Les interventions nécessitent le déplacement des malades à leurs rendez-vous – que ce soit en voiture, en autobus, en train, ou encore par voie aérienne pour les personnes habitant des collectivités nordiques et isolées. Ces moyens de transport émettent des GES, qu’on pourrait réduire en évitant les tests et interventions inutiles ou, lorsque la technologie est disponible et que la situation le permet, en recourant à la télémédecine ou à la médecine virtuelle. La surutilisation des interventions crée également des déchets excessifs. Cela peut comprendre les articles à usage unique, comme les aiguilles, les seringues, les trousses de tests, les gants, les blouses, les masques de protection, et les déchets médicaux.