Les examens préopératoires, pas toujours nécessaires au Centre régional de santé de North Bay
Mai 21, 2019 - Profils
Découvrez comment North Bay Regional Health Centre en Ontario réduit le nombre de tests et de traitements inutiles.
Les examens préopératoires, pas toujours nécessaires au Centre régional de santé de North Bay
Mai 21, 2019 - Profils
Découvrez comment North Bay Regional Health Centre en Ontario réduit le nombre de tests et de traitements inutiles.
Le Centre régional de santé de North Bay (NBRHC) est un grand hôpital communautaire et un des quatre principaux hôpitaux de soins de courte durée qui desservent le Nord-Est de l’Ontario. Le NBRHC est aussi le centre de référence du district, qui offre les services de spécialistes aux plus petites communautés de la région.
En 2010, l’hôpital a été reconstruit afin d’inclure trois sites différents à North Bay. Le nouvel établissement représentait un nouveau départ et le personnel y a vu l’occasion de revoir et d’améliorer ses pratiques courantes.
Le NBRHC s’est donc donné pour mandat de devenir un centre d’innovation et d’amélioration de la qualité des soins. « Faire le bon examen au bon moment et pour le bon patient est devenu la vision partagée des professionnels de la santé et des administrateurs », selon Melissa Parker. Mme Parker était l’infirmière clinicienne formatrice à la clinique de préadmission du NBRHC. Cette clinique voit chaque année plus de 5000 patients candidats à la chirurgie, dont la majorité s’apprête à subir une intervention chirurgicale à risque faible ou modéré.
La haute direction a défini trois secteurs prioritaires où améliorer la qualité et l’efficience des soins lors de l’ouverture du NBRHC en 2010, et l’un d’entre eux était les blocs opératoires. Mme Parker avait toutefois une vision plus grande qui allait au-delà de ceux-ci. « J’étais la formatrice pour tous les services périopératoires, non seulement pour les blocs opératoires, mais aussi pour la clinique de préadmission, les chirurgies d’un jour et l’unité de soins post-anesthésie. Je supervisais tout ce processus et j’examinais le déroulement de chaque phase de l’intervention chirurgicale », se rappelle Mme Parker. Avec le solide appui du directeur médical de l’hôpital, de la gestionnaire des services périopératoire, Chantal Gagné, du chef de l’anesthésiologie et d’un champion interniste, Mme Parker a entrepris d’améliorer les pratiques en matière d’examens préopératoires au NBRHC.
Mais par où commencer? Mme Parker a consulté la documentation et interrogé des collègues au sujet des normes de soins pour le dépistage, les examens et l’enseignement au patient en vue de l’intervention chirurgicale. C’est à cette époque que Mme Parker a appris l’existence de la campagne Choisir avec soin. « J’ai entendu parler de cette nouvelle initiative qui demandait aux professionnels de la santé et aux patients de se faire plus critiques face aux examens et traitements dits standards. »
Mme Parker et l’équipe multidisciplinaire ont commencé à évaluer les procédures de dépistage courantes pour les patients. Ils ont évalué les normes concernant le risque opératoire et les lignes directrices pour les examens préopératoires au NBRHC. Cette analyse a permis l’établissement de nouvelles marches à suivre concernant les directives médicales pour le dépistage et les examens préopératoires.
Comme lors de tout changement de marche à suivre, il y a eu une certaine réticence au début et une impression que la tâche excédait les limites de la pratique infirmière, ou, dans le cas des services de laboratoires, une impression de bouleverser les habitudes. En outre, les professionnels de la santé ont exprimé la crainte que le nouveau processus nuise aux soins aux patients. Mme Parker se rappelle, « nous avons travaillé très fort à renseigner le personnel infirmier et les médecins au sujet des marches à suivre spécifiques aux patients et à l’application des directives médicales, en leur assurant que cela s’intégrait à la pratique infirmière et qu’en suivant les nouvelles marches à suivre conformément aux recommandations Choisir avec soin, nous allions en fait réduire les risques de retard des interventions chirurgicales, les risques de faux résultats positifs et l’anxiété des patients. » L’équipe multidisciplinaire a introduit les changements un à un, graduellement, en y faisant participer le personnel infirmier : on a d’abord pris connaissance des nouvelles marches à suivre dans un environnement didactique, sans patients, puis de petits essais ont été tentés, avec des commentaires; l’étape suivante a impliqué des échanges avec les services de laboratoire et éventuellement la mise à l’échelle pour l’ensemble du Service de chirurgie.
En l’espace de deux ans, Mme Parker a constaté un changement significatif dans la façon dont les intervenants clés s’adaptaient au processus. « Si vous demandiez à une infirmière comment elle se sent à présent par rapport l’époque où les modifications ont été apportées, je crois qu’elle parlerait d’un sentiment d’autonomisation et d’une importante réflexion critique. Désormais, le personnel infirmier a une compréhension approfondie des pratiques exemplaires fondées sur des données probantes lorsqu’il est question d’examens préopératoires et de résultats optimaux pour les patients », résume-t-elle.
Le processus préopératoire mis en place par Mme Parker et l’équipe est à présent la marche à suivre standard au NBRHC. En 2017, Mme Parker a laissé son poste au NBHRC pour entreprendre une carrière de professeure au programme collaboratif de baccalauréat en sciences infirmières de l’Université de Nipissing et au Collège Canadore. Elle fait encore quelques quarts de travail à l‘hôpital; elle déclare utiliser la nouvelle marche à suivre lorsqu’elle est à la clinique de préadmission et cela lui rappelle tout le travail et le temps qu’elle a consacrés à ce projet.
L’approche de proximité adoptée par le NBRHC illustre les principes de la campagne Choisir avec soin : à l’initiative des professionnels de la santé, centrée sur les patients, multiprofessionnelle, fondée sur des données probantes, et transparente.